Les évolutions des instances de la maintenance et du nettoyage industriel

Gérer de manière optimale la maintenance de ses outils de production est aujourd’hui une évidence pour les responsables industriels. Mais il faut bien se rendre à l’évidence, cela n’a pas toujours été le cas. Si, subir une panne importante est synonyme de pertes souvent colossales en termes de coûts de non production, les accidents au travail représentent aussi un réel enjeu économique. C’est pour éviter ce genre de situation que le marché de la maintenance et du nettoyage industriel évolue depuis les années 80.

A l’occasion de la nouvelle association entre le MASE et l’ICSI, pour développer la culture sécurité dans les entreprises, SODI vous propose de revenir sur ces institutions qui réglementent, organisent, structurent et sécurisent notre marché.

L'usine du futur

1/ La notion de maintenance (années 60/70)

Au début de l’ère industrielle, dans les années 60, la maintenance se résumait au simple dépannage des machines. La maintenance ou la prévention n’avait pas encore leurs places dans les chaînes de production d’une industrie en pleine essor. En effet les coûts d’une panne avait beaucoup moins d’impact, tout simplement car les différents équipements n’étaient pas intégrés dans un ensemble général, comme aujourd’hui.

Il a fallu attendre la fin des années 70, et le développement des industries de la chimie, du transport et de l’énergie, pour que la notion de maintenance voit le jour. Cela peut paraître surprenant mais la mise en place de procédure de maintenance a débuté pour des raisons de sécurité humaine et non purement économique. À cette époque, les machines de production ont évolué rapidement, les risques d’accident avec. Les entreprises ont alors voulu se protéger de ces risques et ont développé les premières procédures de maintenance industrielle.

2/ Les premières normes (années 80)

C’est au début des années 80, dans un contexte où les chaînes de production ont continué à se moderniser avec des machines de plus en plus en performantes, que les normes AFNOR ont été créées.

En 1979, tout d’abord avec la norme AFNOR X60 et en 1985 pour la norme X60 000. Cela a été, une vraie révolution dans le monde de la maintenance industrielle qui devenait reconnue et marquait ainsi son importance dans la gestion industrielle.

Le domaine de la maintenance a donc cherché à se spécialiser. Il a commencé à se structurer avec la création des premiers BTS dédiés pour répondre à la forte demande du marché : en volume mais aussi en qualité.

AFNOR

3/ L’effet mondialisation (années 80/90)

Dès le début des années 80, le marché a commencé à s’étendre au-delà des frontières et la concurrence s’est accrue. Cette pression concurrentielle, qui n’a fait qu’augmenter depuis, a forcé les entreprises à devenir de plus en plus performantes. La maintenance n’a pas échappé à cette tendance et a vécue une petite révolution avec la création de la maintenance productive. Un concept importé du Japon qui a totalement modifié la vision française du secteur. Obligées de se moderniser, pour rivaliser avec la concurrence mondiale, les entreprises françaises se sont empressées d’acquérir de nouvelles normes.

Ainsi les normes ISO 9000 (en 1987) et ISO 14 000 (en 1996) ont vu le jour.

4/ Qualifier les certifications (années 2000)

La maintenance étant devenue une activité stratégique du monde de l’industrie, le marché a commencé à se structurer avec des institutions fortes. Des nouveaux acteurs en charge de développer des certifications et des normes adaptées à chaque métier qui compose le secteur.

Ainsi dans les années 2000 (et même un peu avant), de nombreux nouveaux référentiels sont apparus : AFIM, BS 8800, DT 78, GEHSE, ILO-OSH, LSI, MASE, OHSAS 1800, VCA/LSC.

Créer pour créer ? Non ! Les référentiels répondent à des besoins spécifiques du marché. Et quelques secteurs à haut risque, comme la chimie ou le pétrolier, se sont dotés de certifications dédiées à leurs activités. De plus, le marché évoluant et les consciences aussi, les acteurs de la maintenance industrielle ont développé leurs domaines d’interventions pour protéger également l’environnement.

certification-gehse

Petit tour d’horizon des principaux référentiels :

4.1/ MASE : Manuel d’Amélioration Santé Sécurité Environnement des Entreprises

Le référentiel MASE est une initiative de la société Esso pour évaluer les sous-traitants en matière de sécurité. Si la première association a été créée en 1996, il n’a pas fallu attendre 10 ans, avant que l’institution prenne une envergure nationale et internationale (2005). Elle a pour mission de “garantir durablement la santé, la sécurité des salariés et la protection de l’environnement. ”

Ce réseau d’entreprises accompagne ses adhérents pour :

  •     Optimiser la Sécurité, la Santé au travail et l’Environnement (SSE) avec un système de management adapté,
  •     Améliorer la communication au sein de l’entreprise pour garantir des bonnes conditions d’interventions des salariés,
  •     Développer la coopération,
  •     Contrôler les risques liés à la relation Entreprises Utilisatrices et Entreprises Intervenantes.

MASE, depuis, ne cesse d’évoluer pour améliorer les performances santé-sécurité des entreprises. En 2007, elle crée ainsi le système commun MASE et UIC (secteur de la chimie) qui regroupe aujourd’hui plus de 5 000 entreprises (400 000 salariés). Cette application permet de diminuer drastiquement l’accidentologie des entreprises certifiées. Le facteur accident étant divisé par 2, voir 3, en termes de fréquence et de niveau de gravité.

MASE
4.2/ Le GEHSE : Guide d’Engagement Hygiène, Sécurité et Environnement

Le référentiel GEHSE a été créé en 2000 par 10 grandes entreprises du secteur de la pétrochimie dont ESSO, BP, GEOSTOCK, SHELL, TOTAL… regroupées en association. Ce référentiel répondait à un besoin de mieux encadrer les opérations des EE intervenant sur les dépôts pétroliers et les stations-services; le MASE ayant été jugé à l’époque trop lourd à mettre en place pour de petites structures.

4.3/ Le DT78

Le référentiel DT78 et son système d’habilitation ont été créés afin de répondre aux dispositions des articles 5 et 6 de l’accord pour l’amélioration de la sécurité du 4 juillet 2002 signé entre l’UIC et 4 organisations de salariés. Le DT78 visait à renforcer et améliorer la sécurité au travail concernant l’intervention des EE chez les EU (entreprise utilisatrice) adhérentes de l’UIC. Celui-ci avait la particularité d’être réglementairement obligatoire (arrêté du 23 décembre 2003) pour les Entreprises Extérieures intervenant habituellement sur des sites SEVESO seuil haut d’Entreprises Utilisatrices adhérentes à l’UIC, et ce, depuis le 5 janvier 2005.

4.4/ ICSI : Institut pour une culture de la sécurité industrielle
ICSI

Créée en 2003, par la volonté d’industriels (Airbus, Arcelor Mittal, EDF, Total), d’universitaires (INP Toulouse), de chercheurs (CNRS) et de collectivités territoriales (Toulouse Métropole et la Région Occitanie), l’institut promeut activement la culture de sécurité industrielle. Leur mission « améliorer la sécurité dans les entreprises par la prise en compte du risque industriel sous tous ses aspects : technique, organisationnel et humain », en favorisant un débat ouvert et citoyen entre les entreprises à risque et la société civile.

4.5/ L’AFIM : Association Française des Ingénieurs et responsables de Maintenance

Le référentiel-guide d’évaluation AFIM, dernier des documents de référence, a été conçu fin 2004 par l’AFIM, afin de permettre aux EE (entreprise extérieure) du domaine de la maintenance de pouvoir évaluer leur organisation en matière de gestion de la Santé, et de la Sécurité au Travail. Il se veut être la synthèse des référentiels couramment utilisés sur le territoire français (DT78, MASE, OHSAS 18001) tout en prenant en compte les recommandations de l’ILO-OSH 2001.

4.6/ La démarche S3C 
S3C

Créée en octobre 2008, l’Association S3C certifie les compétences des salariés intervenants sur les sites industriels pour effectuer des opérations de nettoyage à la haute pression et le pompage des déchets liquides dangereux.

5/ Rationaliser (années 2010)

Les acteurs de la maintenance industrielle sont obligés de respecter des référentiels sécurité afin de garantir à leur client leur capacité à intervenir sur leurs sites. Bien que ces démarches pour obtenir ces certifications sont longues et coûteuses, elles permettent néanmoins de mieux structurer et organiser les travaux à venir.

À ce titre, nous rappelons que chez SODI, l’entièreté des agences sont certifiées MASE et notre personnel est formé pour réussir les examens des référentiels S3C du nettoyage à la haute pression et du pompage. Avec la mondialisation, de nombreuses certifications se sont internationalisées, prenant le pas sur d’autres certifications nationales, obligeant des entreprises à changer de référentiel.

Dans ce contexte, et afin de faciliter les démarches et d’optimiser les objectifs poursuivis par les référentiels, on assiste depuis le début des années 2010 à un phénomène de regroupement et de partenariats entre les différentes institutions. Il est important de noter que les acteurs de la maintenance industrielle font partie intégrante de ces organismes et œuvrent donc pour rationaliser le système.

Ainsi Sodi est un membre actif au sein de :

  •     FNSA : Conseil d’administration (Jean-Luc Robin)
  •     SMI2D : Conseil d’administration (Olivier Maître)
  •     S3C : Groupes de travail (Olivier Maître)
  •     MASE : comités de pilotage régionaux (Caroline Jaubert, Antoine Kerbellec, Damien Butillon)/ Conseil d’Administration de MASE régionaux et national (Henry MOREL/ Caroline JAUBERT)/ Membre du Comité de Suivi Pédagogique de MASE (Caroline JAUBERT)
fnsa
smi2d

Des regroupements nécessaires et stratégiques

1/ MASE-GEHSE : Simplifier et Renforcer la certification SSE (Santé Sécurité Environnement)

Depuis le 1er janvier 2018, le GEHSE et le MASE ne font plus qu’un. Œuvrant tous deux pour l’amélioration de la prévention dans les domaines de la santé, de la sécurité et de l’environnement, ils se rapprochent pour simplifier l’offre de la certification SSE mais aussi pour développer la culture SSE.

Ainsi, Les entreprises certifiées GEHSE doivent désormais faire évoluer leur système de management. Leur prochain audit de certification sera réalisé selon le référentiel MASE.

SSE

2/ MASE-ICSI : Promouvoir ensemble le développement de la culture santé-sécurité-environnement

Dernier rapprochement en date, juillet 2019 où le MASE et l’ICSI ont signé une convention de partenariat pour rassembler et sensibiliser tous les acteurs de la sécurité; l’objectif étant de combiner les connaissances et méthodes de l’ICSI avec l’expertise pratique du MASE. Cette association devrait permettre de mettre à disposition du tissu industriel de nouvelles ressources qui permettront de franchir un cap en matière de performance sécurité. Ces dernières structurations du marché annoncent le futur du marché de la maintenance et du nettoyage industriel qui se dirige vers une mutualisation et un partage des ressources pour toujours mieux maîtriser les risques.

SODI s’inscrit pleinement dans cette dynamique pour toujours sécuriser un peu plus les interventions et diminuer les risques en participant à la structuration, professionnalisation et réglementation du marché. Mais aussi en développant une approche innovante de la maintenance. Bienvenue dans la maintenance 4.0. qui intègre les outils technologiques comme la réalité augmentée ou virtuelle, la GMAO, la 3D, la RFID, le big data, les drones… pour transformer la manière d’aborder la maintenance avec une vision prédictive et se rapprochant du risque zéro.